L’équipe de la commission Canyon de la Ligue Ile-de-France de la FFME est composée de :
Franck MATHUBERT – Responsable de commission – AltiRoc
Eric BAUDRY – DEJEPS Canyon – Mur d’eau Ile-de-France
L’équipe de la commission Canyon de la Ligue Ile-de-France de la FFME est composée de :
Franck MATHUBERT – Responsable de commission – AltiRoc
Eric BAUDRY – DEJEPS Canyon – Mur d’eau Ile-de-France
La commission Canyon de la Ligue a pour but de développer le canyonisme auprès des franciliens en leur proposant des stages et en allongeant régulièrement la liste de ses encadrants en canyoning via un cursus de formation Initiateur Canyon dispensée à son Équipe Régionale de Canyonisme.
Le canyonisme consiste à progresser dans un thalweg (ligne formée par les points ayant la plus basse altitude dans une vallée ou dans le lit d’un cours d’eau) pouvant se présenter sous forme de torrents, ruisseaux, rivières, gorges, avec ou sans présence permanente d’eau et pouvant présenter des cascades, des vasques, des biefs et des parties sub-verticales.
Il exige une progression et des franchissements pouvant faire appel selon les cas à la marche en terrain varié, à la nage, aux sauts, aux glissades, à l’escalade, à la désescalade, à la descente en rappel et autres techniques d’évolution sur corde.
Conformément aux normes de sécurité en vigueur et aux techniques spécifiques liées à la variabilité du milieu naturel, la discipline requiert un matériel adapté, notamment des vêtements isothermes, des cordes, des descendeurs, des harnais et des casques de protection.
Référentiel du diplôme DEJEPS mention canyonisme, page 6. Ministère des Sports-13/10/2012
L’homme a toujours habité à proximité de cours d’eau. Il les a toujours explorés et exploités pour sa subsistance (boisson, pêche, canaux de captages, moulins à eau…).
Tant que l’accès n’était pas trop difficile, les gorges étaient connues des habitants des vallées, en particulier les chasseurs et les pêcheurs. Certains canyons étaient connus des pêcheurs téméraires. Les canyons, et autres cavernes, étaient liés à une mythologie qu’ont ressentie les hommes devant ces lieux secrets, profonds, magiques et mystérieux, à la recherche d’une cosmologie universelle.
1540 : C’est probablement Francisco De Colonado, qui fût le premier à faire du « canyonisme » quand il a trouvé son chemin vers le Mexico, entre les Gorges du Colorado.
Ce n’est que bien plus tard, au 18ème siècle, lorsque l’engouement pour les sciences naturelles prend son essor, que les premiers géologues commencent à décrire les paysages et à trouver des explications à leur formation.
Les géographes parcourent le territoire, dressent des cartes, étudient les réseaux hydrographiques, les cours d’eau souterrains, les résurgences…
Le 28 juin 1888, Alfred-Edouard Martel et Armand Foulquier effectuent la traversée de Bramabiau depuis la perte d’un ruisseau jusqu’à sa résurgence (lieu par lequel ressortent les eaux). A proximité de Camprieu, ce ruisseau s’enfouit sous le Causse pour jaillir en cascade par une fissure, quelques 700 m plus loin.
En 1893, Armand Janet développe ses explorations sur la rivière du Verdon et lance les premières tentatives de descente de l’Artuby.
Ces deux précurseurs et leurs équipiers (Louis Armand, Isidore Blanc…) ont ainsi exploré plusieurs cours d’eau des Alpes Maritimes, mais leur matériel lourd et encombrant (barques en toile, échelles) limitait aussi leurs possibilités d’exploration.
Dans le même temps, Messieurs Veisse, Bourgeade, Dufau, Larre, Casamayor des naturalistes de montagne et Eugêne Fournier (géographe et spéléologue du Jura) explorent le Pays Basque (Kakoueta, Olhadubie, Holzarté…
Il faudra attendre 1905 pour qu’une équipe constituée entre autres de Martel, Janet, Blanc et Armand, réussisse à descendre le Verdon en intégralité avec le matériel lourd habituel.
Fort de cette première expérience, ils décident de réitérer en 1906 la descente de cette rivière mais en remplaçant les bateaux par des ceintures flottantes afin de franchir les passages infranchissables autrement qu’à la nage.
Comment le canyonisme aurait-il pu débuter autrement ?
A partir des années 1960-1970, d’autres pionniers vont entreprendre l’exploration systématique des clues, gorges, canyons et ravins notamment en Sierra de Guara en Espagne. Puis les décennies suivantes ce sont des canyons plus techniques et plus engagés qui seront ouverts (canyons d’altitude et d’envergure), en France mais aussi dans d’autres régions du monde…
Aujourd’hui, la descente de canyons est en train de s’imposer dans le paysage des loisirs français. Cet engouement s’explique par le côté aventure : explorer en nageant, ou en descendant en rappel des gorges étroites et inaccessibles… Mais aussi par son côté plaisir, n’est-il pas agréable de sauter et glisser dans des vasques vert émeraude ?
Descendre un canyon, c’est se livrer pendant quelques heures à la découverte exceptionnelle d’un environnement et d’une rencontre entre l’eau et la roche, qui s’est construite pendant des dizaines de milliers d’années.
Extraits de « l’Histoire de la Descente des Canyons de France ». Synthèse de, et avec l’aimable autorisation de, Brigitte Gimenez. Copyright 2007.
Eric Baudry