Ce n’est pas grave, on prend notre mal en patience. Il nous a bien fallu 2h pour accompagner les premiers sur leurs premières voies (échange de cordées de dernière minute pour ceux qui ne veulent plus marcher) on est plus à 10 minutes. 30 minutes supplémentaires seront nécessaires pour rejoindre la seconde arrête.
6-7-8 : c’est le nombre de longueurs dans lesquels nous grimperons tous en réversible (technique dans laquelle le leader et le second s’échangent les rôles à chaque relais). Certaines croiseront des pressés qui ralentissent une fois dépassés, d’autres sympathiseront avec des locaux. Deux voies, deux ambiances.
Le retour se finira par une longue… très longue descente pour qui a mal aux genoux. Les locaux s’amusent à nous dire « bienvenu au Carroux »
On s’attend à la guinguette du coin avec un rafraîchissement bien mérité puis retour à la maison.
On reproduit le cycle du soir de toute bonne sortie bien préparée.
Malheureusement, couvre-feu oblige, certains se limiteront à une demi-journée de couenne équipé avant un retour à Paris qui s’annonce chargé alors que les autres profiteront jusqu’au bout de cette dernière journée de stage par une arête sur l’arête à Marcel avec environ 1h30 d’approche.
L’arête à Marcel :
L’arête à Marcel, ça commence par un grand jardin avec un soi-disant mur de « pierres sèches » (?) et un petit jeu de piste qui nous fait un peu nous sentir comme les explorateurs d’un ancien sentier perdu, on part à l’aventure, c’est conforme.
Après 1h de marche dans la jung..euh la forêt, Arnaud nous fait remarquer que nous avons le nez sur une inscription gravée sur une petite tablette de pierre, au milieu d’un passage qui n’appelle pourtant qu’à être traversé. On cherche ladite arête, rien de catégorique, mais soit. Si ça dit que c’est ici, c’est que c’est ici. Le topo parle de passer par 2 dièdres parallèles, de ne pas se laisser leurrer par les friends coincés, de ne surtout pas prendre par-là, et même de surmonter un mur !
Au bout de quelques minutes, le premier relais est posé, mais, pas au bon endroit, trop à droite. Bon, admettons. On bifurque, et après une petite traversée feuillue on se retrouve bientôt sur l’arête. Et là, tout y est, des surplombs, des dalles, une lame, un gendarme, et aussi la vue, de plus en plus belle avec la hauteur (oui, c’est une arête en montée). Au-dessus de la canopée, on découvre une nouvelle ambiance, aérienne, et moussue. Il y en a partout, ça change un peu du rocher, c’est plus doux, et puis ça ajoute de la couleur.
En haut, on atteint le gendarme sommital caractéristique au rapport, avec non-loin une magnifique plateforme parfaitement équipée pour pique-niquer, l’endroit parfait, presque trop beau pour être vrai. On en aurait bien profité, si on ne l’avait pas vue qu’après avoir déjeuné au sommet de l’arête, en plein vent, comme il se doit.
On descend en quelques enjambées, et on repasse bientôt devant la petite plaquette. Ça donne presque envie de la refaire d’emblée, mais il se fait tard, et il faut rentrer. En tout cas on est ravis, on reviendra !