Retour sur le stage Initiation à l’alpinisme – Courses de rocher, neige et glaciers du 5 au 10 juillet 2022

Encadrants : Eric HELIES, co-encadrante : Julie BONNET pour la partie « montagnisme » du stage.

4 stagiaires, licenciés Ligue IDF et Auvergne Rhône-Alpes.

Jour 1

C’est sous une certaine chaleur matinale que le groupe se retrouve à 07h30 au Skyway de Courmayeur pour la montée au refuge de Torino, top départ de 3 jours en haute montagne.

Après 7h de route depuis l’Essonne, Luojia, Christophe, Laurent et Eric ont passé leur première nuit à la belle étoile, installés sur le plancher de la Croix rouge italienne ! Apparemment, leur nuit fut assez agréable.

Une fois la distribution du matériel faite et un petit ristretto avalé, nous voilà dans la benne du Skyway. Une véritable prouesse technologique que cette cabine panoramique qui tourne à 360° nous laissant ainsi admirer ces paysages de roche et de glace.

Arrivés au refuge de Torino, il est temps de s’équiper et de partir à l’assaut du 1er sommet du stage : l’aiguille de Toule (PD-, 3534m) par la voie normale.

Les cordées ainsi composées : Eric (leader) et Laurent, Jenny (leader) et Luo , Julie (leader) et Christophe ; Eric nous rappelle la technique de l’encordement en N préconisée pour les courses glacières (encordement long). Les crabes (crampons) aux pieds c’est parti pour la traversée du glacier du Géant. La cordée des « anciens » en tête de course. On contourne le Grand Flambeau par sa face N pour atteindre le Col Oriental de Toule. De là, on remonte la face, avec des passages mixtes. Une très jolie course pour débuter le stage en douceur, prendre confiance en son compagnon de cordée, appréhender les 1ères sensations sur le rocher et l’assurage en mouvement.

Retour au refuge en milieu d’après-midi. Chacun s’installe dans le dortoir, et profite de ce temps libre pour manger un morceau, boire de l’aloé vera (il parait que c’est bon pour le corps et l’esprit !) et se reposer.

18h30, 1er service du diner. Repas très simple et rapide dans une ambiance de resto U pour étudiants !

Il est temps de se coucher, le lendemain lever 6h.

Jour 2

6h, petit déjeuner tout aussi simple et rapide que le diner de la veille.

Eric et Julie sondent l’état physique et mental de chacun. Tout le monde semble plus ou moins reposé, mais surtout très motivé pour la course du jour.

8h, équipés et encordés (mêmes cordées que la veille, mais avec la cordée de Christophe et Julie en tête de course) nous revoilà en route sur le glacier du Géant pour la traversée des marbrées (PD+, 3535m) N à S.

A peine arrivés à la 1ère difficulté de la course, nous sommes bloqués par les cordées précédentes et devons attendre un certain moment. L’attente et la patience seront les maîtres mots de cette journée sur les marbrées !  Heureusement, nous avons une tempête de ciel bleu et des températures très clémentes ! Cela nous laissera le temps d’admirer les fours de cristaux tout autour de nous et de faire des exercices sur la pose de coinceurs.

Entre gendarmes, ressauts, brèches, pas d’escalade, de désescalade, et un rappel de 50m, la traversée est magique, majestueuse dans un décor splendide : la dent du Géant, les grandes Jorasses, les aiguilles blanche et noire de Peuterey, le Mont-Blanc… !

Avec une attente au rappel de 2h (merci les cordées italiennes !) nous mettrons 6h pour la traversée et la descente.

De retour au refuge en fin d’après-midi, c’est l’heure du énième grignotage de la journée chargé d’un petit génépy (décidemment les plantes c’est revigorant !).

Temps libre, puis diner au 2ème service de 19h30.

Coucher, le lendemain lever 7h.

Jour 3

7h, petit déjeuner. Tout le monde a bien dormi et s’acclimate en douceur.

Ce matin ce sera le petit flambeau (PD+, 3400m) avant de reprendre le Skyway pour redescendre en vallée.

8h45, départ de la troupe sur le glacier. Toujours les mêmes cordées constituées mais réversibles : changement des leader.

La traversée du glacier se fait avec grande prudence, et vigilance. Le glacier est bien ouvert laissant apparaître de belles et grandes crevasses, mais il faut se méfier des ponts de neige. Pas de grande difficulté pour passer la rimaye.

Très jolie arête rocheuse avec quelques passages raides, puis la montée d’une pente raide de neige qui mène au sommet (encordement très court). Cette partie apporte à la course un côté engagé et exposé que les 3 cordées négocient avec brio ! La fin se termine par une arête neigeuse pentue où le manque de neige laisse apparaitre la glace…la prudence est de mise.

Le retour au refuge est rapide. On recharge les sacs à dos pour la descente sur Courmayeur via le téléphérique sans oublier d’admirer les magnifiques cristaux exposés dans la station de départ.

Fin de journée, arrivés au chalet que Eric a réservé pour la nuit au fin fond du village de Courmayeur.

Détente, rangement et préparation du matos pour les 2 nuits prochaines en bivouac et le petit mont-blanc, lancement d’une machine à laver et surtout une bonne douche pour tout le monde !

Diner et nuit.

Jour 4

06h30 petit déjeuner.

8h30, départ pour le Val Veny.

Chargement des 5 mules « humaines » (nourriture, eau, matelas, sac de couchage, réchaud …tout le matos du bivouac…) puis montée au bivouac Rainetto (cotation T5, 3050m). Jenny décide de nous accompagner jusqu’au lac Combal. Elle renoncera au bivouac et au Petit Mont-Blanc.

La montée est rude, longue, escarpée, et raide avec des passages d’escalade qu’il faut gérer chargés à bloc ! Et il fait très chaud.

Sur les derniers mètres de dénivelé, nous avons la chance d’être escortés par une femelle chamois « la chèvre » que nous nommerons « mouflonne ». Elle passera les 2 jours au bivouac avec nous.

6 heures plus tard, nous arrivons au bivouac.

Le bivouac est complet, ce sera donc 2 nuits à la belle étoile pour nous 5.

Installations de nos emplacements, tambouille du soir et admiration du coucher du soleil.

La nuit est calme et sèche. C’est très agréable de dormir sous un ciel étoilé, avec un mont-blanc éclairé par la lune…et lorsque la lune se couche le ciel laisse apparaitre la voie lactée … grandiose !

Jour 5

6h : lever et petit déjeuner.

Tout le monde a bien dormi dans son duvet que l’on quitte après avoir gratté la croute de givre qui le recouvre (la température dans la nuit descend en dessous de 0°C à cette altitude malgré la canicule), et nous sommes prêts à nous mettre en route pour l’ascension du Petit Mont-Blanc, à 400m au-dessus du bivouac.

Eric laisse de nouveau la tête de la course à la cordée de Christophe et Julie (leader).

Il s’agit d’une petite course mixte, rocher et neige. Pentes neigeuses exigeantes mais pas trop exposées. L’arête rocheuse est très intéressante avec quelques passages d’escalade et de désescalade en rocher instable.

Les conditions du moment très médiocres sur l’aiguille de Trè la Tête ne nous permettent pas de pousser plus loin.

Nous redescendons donc du Petit Mont-Blanc par le même itinéraire qu’à la montée, avec une halte ludique et pédagogique : Eric organise des ateliers pose de corps-mort et mouflage, agrémentés par de jolies glissades dans la neige (savoir faire le chat pour stopper une glissade).

Retour au bivouac en milieu de journée.

Sieste, gouter, apéro, diner, et coucher.

Jour 6

Redescente du bivouac vers 7h.

Arrivés à la voiture vers 11h30.

1500m de D– ça pique !

Retour en IDF et en vallée d’Aulps pour Julie.

 

Quel superbe stage ! Une organisation aux petits oignons par Eric !

Témoignages des stagiaires

Jennyfer :

Un super stage avec 2 encadrants diplomates et compétents.

C’était vraiment génial, riche en apprentissage, le tout dans  la bonne humeur (oui parce qu’Eric a aussi fait l’école du rire, ce qui ne gâche rien) . Pour compléter le tout, on s’est tous super bien entendu (enfin je crois  :-))

Merci à vous 5 pour cette belle semaine !

Laurent :

Ce stage alpi 2085 était bien équilibré avec une montée en cabine et un accès direct au refuge Torino, puis un D+ de 1500m avec portage vers le bivouac étoilé près du refuge Rainetto, cosy avec matelas ferme++ et un petit givre rafraîchissant pour le réveil.

Un groupe restreint et homogène très sympathique, des courses d’arêtes et des sommets à notre niveau, des exercices ou rappels bien expliqués par les encadrants.

Une MTO idéale pour nous mais pas pour les glaciers, et en bonus la visite de femelles bouquetin.